Automne en printemps
Je n'avance dans mon travail qu'en rangeant mes affaires... hélas ! je ne me sens pas l'âme d'une travailleuse acharnée. Quel était donc le temps où j'étais motivée ?
Je suis si fatiguée par toutes ces suées... incomprise je suis et je resterai. Lorsque je parle , nul n'y comprend quelque chose. C'est à croire que Chinoise je fus peut-être dans une vie première, et que je ne suis toujours pas entrée dans la seconde!
Je n'essuie que railleries d'immatures et jalouses femmes pourtant guère plus âgées, à qui je souhaite d'être fort déprimées lorsque, comme moi, le repos féminin que nul ne peut combattre se sera avéré et bien déterminé...
Falbala
Peux-tu me dire :
S'il fera beau aujourd'hui,
S'il fera beau demain,
Si les oiseaux m'aiment bien,
Si mon métier me va bien
Si j'ai un ange gardien,
Et si je partirai d'ici
Dès demain ... ?
Petites doses
Une petite nuit toute essoufflée.
Un petit café bien serré.
Un petit bain parfumé.
Un petit coup de pomponnette et me voilà sur pied !
Un petit tour à Carrefour... Je t'ai vu Olivier : tu étais tout bronzé!
Un petit tour dans le quartier pour essayer mes ballerines rouges.
Un petit tour au bord de la mer pour lire un chapitre ou deux .
Un petit tour au soleil pour dorer en douceur.
Un petit tour les pieds dans la mer pour constater qu'elle est polluée !
Un petit tour le long de la presqu'île pour faire rouler la voiture.
Un demi-tour devant un motard cuirassé, lunetté, casqué et policier.
Un petit tour chez le marchand de journaux pour découvrir "Oogolo".
Un petit tour dans les étals pour choisir "Sciences et avenir" et "Balades en Provence".
Un petit tour chez le boulanger pour une baguette et un croissant.
Un petit coup de fil sur la colline pour m'apercevoir que -sans doute-ils avaient besoin de moi...
Mais pas de petit tour là-haut car ils ne m'ont rien proposé.
Propos déplacés, élan altéré. Il fallait y penser avant... !
Réflexion faite : je crois que j'ai bien fait et ne vais pas tarder à aller faire...
Un petit tour au pays de Morphée.
Voile, vent et Bretagne
3 jours enfermée là-haut, sur la colline, chez mes parents. Ils n'en finissent plus de passer des examens cliniques...
Réaction : je suis partie me bronzer sur la plage jusqu'à 7 heures.J'ai lu. J'ai pris mon portable et j'ai téléphoné en Bretagne pour mes futures vacances. Je n'ai rien réservé. J'ai juste rêvé. C'est cher. C'est loin. Mais c'est si bien !
J'ai fait un détour par l'école de voile. C'est cher. Tant pis ! Je commence dans quinze jours.
Bernadette me téléphone. Elle me fait savoir qu'il fait beau. Je sais : je bronze! Mais je veux être seule. On verra plus tard.
Je lui téléphone en rentrant. Sortie demain en Italie. Demain, on est déjà jeudi. Je n'arrive pas à être chez moi. Je dois être chez moi. C'est sale et en désordre. Je dois ranger et nettoyer.
Donc le jours qui suivent : "suis pas là!"
...Sauf s'il fait un soleil radieux, car... J'adooooore bronzer sous le soleil d'avril !
Promenade sur le port
J'aime me balader sur les ports.
Rien d'autre que des barques, des bateaux, des paquebots. Sinon, il n'y a que des bus et des autos.
Quelques pêcheurs de bonne aventure attrapent des poutines mazoutées. Pour leur chat, sans doute, lequel n'en voudra certainement pas.
Quelques-uns dans leur barque, avec leur femme, car c'est samedi, enroulent des cordes. Tout le monde voit ce qui s'y passe. Quelques gros bateaux qui mouillent dans ce grand bassin carré, dorment là depuis des années. Personne à bord ?
Moi, je marche sur les quais, seule, triste. Parfois la larme me monte à l'oeil. Je me raisonne. La larme passe. Je vais chercher les horaires des ferries. Je voudrais m'échapper un peu. Juste pour souffler. Et puis revenir.
J'y vais. Un ferry part à ce moment-là. Je prends des dépliants. Je m'asseois et je les lis. J'entends un jeune enfant crier. Je pense à Ludivine. Un sentiment d'injustice zig-zague mon esprit, tel un éclair. Au loin, les nuages montent encore.
Je fais demi-tour la larme à l'oeil. Pas grave. J'ai mes lunettes de soleil. Personne ne me voit.
Et surtout personne n'y comprend rien.
Vendredi d'avril
Un moment sur un rocher, soleil d'avril pour témoin. Ce soleil doux qui ne cuit pas encore. Ces nuages de grêle au loin. Ces nuages gris et lourds qui me font signe qu'il faut rentrer.
J'en ai profité aujourd'hui.
J'ai recommencé à lire. Un chapitre.
Pas de déprime mais un gros gros coup de fatigue. Contre-coup..Je me suis endormie et j'en ai oublié mon rendez-vous chez le dentiste .
Tant pis pour lui.