Promenade sur le port
J'aime me balader sur les ports.
Rien d'autre que des barques, des bateaux, des paquebots. Sinon, il n'y a que des bus et des autos.
Quelques pêcheurs de bonne aventure attrapent des poutines mazoutées. Pour leur chat, sans doute, lequel n'en voudra certainement pas.
Quelques-uns dans leur barque, avec leur femme, car c'est samedi, enroulent des cordes. Tout le monde voit ce qui s'y passe. Quelques gros bateaux qui mouillent dans ce grand bassin carré, dorment là depuis des années. Personne à bord ?
Moi, je marche sur les quais, seule, triste. Parfois la larme me monte à l'oeil. Je me raisonne. La larme passe. Je vais chercher les horaires des ferries. Je voudrais m'échapper un peu. Juste pour souffler. Et puis revenir.
J'y vais. Un ferry part à ce moment-là. Je prends des dépliants. Je m'asseois et je les lis. J'entends un jeune enfant crier. Je pense à Ludivine. Un sentiment d'injustice zig-zague mon esprit, tel un éclair. Au loin, les nuages montent encore.
Je fais demi-tour la larme à l'oeil. Pas grave. J'ai mes lunettes de soleil. Personne ne me voit.
Et surtout personne n'y comprend rien.